Toute l’action du Misanthrope se passe dans les appartements de
Célimène, plus précisément dans son salon. Un salon mondain où,
le temps d’une journée, certains ressorts et travers de la vie de
cour sont mis à jour. L’amour (comme souvent chez Molière),
l’amitié, sont, d’un certain point de vue, les prétextes de
cette histoire. D’un autre côté, on pourrait dire aussi que
l’amour en est le sujet principal. Sous l’effet des emportements
d’Alceste, héritier d’un idéal chevaleresque bien révolu, sous
l’effet de la jeune Célimène, une coquette bien ancrée dans un
17ème siècle mondain, où le mensonge, la dissimulation et
l’hypocrisie sont monnaie courante, les relations conflictuelles se
multiplient. Conflit entre Philinte et Alceste, deux amis qui, bien
que d’accord sur le fond, ne peuvent jamais s’accorder sur la
forme. Conflit entre Oronte et Alceste, entre Arsinoé et Célimène,
entre les deux marquis ; pour finir nous assistons à une mise à mort
symbolique de Célimène, qui finit par attiser les foudres des
hypocrisies et autres vacuités ambiantes.L’hypocrite, le menteur,
l’amoureux et le ridicule, que Molière n’a eu de cesse de montrer
et de moquer tout au long de sa vie, sont les caractères qui
conduisent à ces conflits. Qu’ils soient religieux, artistiques,
générationnels, amoureux, juridiques, amicaux, ces conflits, tels
que les décrit Molière dans le Misanthrope, font écho à la
manière dont nous vivons les nôtres ! Molière fait apparaître les
travers de chacun, en offrant aux spectateurs d’hier et
d’aujourd’hui le spectacle de leur humaine nature…
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10/07/2025 Last update